Marina Petrella va s'opposer à son extradition

Publié le par blackblog


Agence France-Presse, rubrique Justice

David Arrode
France-Italie-justice,LEAD
Marina Petrella va s'opposer à son extradition, selon son avocate
 
   PARIS, 23 août 2007 (AFP) - Marina Petrella, l'ancienne membre des Brigades rouges arrêtée mardi à Argenteuil (Val-d'0ise) et réclamée par l'Italie, va contester son extradition, a-t-on appris jeudi auprès de son avocate Irène Terrel.
   "On va certainement dans les jours qui viennent déposer une demande de mise en liberté avant de s'opposer à l'extradition", a déclaré à l'AFP Me Terrel.
   Marina Petrella, 53 ans, a été arrêtée mardi au commissariat d'Argenteuil où elle s'était rendue en compagnie de sa fille de 10 ans à la suite d'un contrôle routier, a expliqué son avocate. Elle a été placée mercredi sous écrou extraditionnel et incarcérée à Versailles.
   Condamnée en Italie en 1992 à la réclusion à perpétuité pour avoir tué un commissaire de police et grièvement blessé son chauffeur, à Rome en 1981, ainsi que pour séquestration d'un magistrat, vol avec arme et attentats, Marina Petrella était réfugiée depuis les années 1980 en France "où elle vivait au grand jour", selon Me Terrel.
   Mme Petrella travaillait comme assistante sociale dans le Val d'Oise et vivait à Argenteuil, mariée à un Français avec qui elle a eu une petite fille, aujourd'hui âgée de dix ans. Elle est mère d'une autre fille, née en prison en Italie en 1983.
   "Elle avait un titre de séjour de dix ans", a insisté Me Irène Terrel.
   Si elle est validée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles, la procédure d'extradition peut encore être contestée devant la Cour de cassation. Dans le cas où la plus haute autorité judiciaire confirmerait l'extradition, il reviendrait au Premier ministre de signer le décret d'extradition, qui peut être attaqué devant le Conseil d'Etat et éventuellement la Cour européenne des droits de l'Homme.
   Marina Petrella faisait partie des douze anciens militants d'extrême gauche condamnés pour crimes de sang en Italie, dont Rome avait demandé l'extradition à la France en octobre 2006 et parmi lesquels figurait Cesare Battisti, arrêté le 18 mars à Rio de Janeiro (Brésil).
   Tous avaient bénéficié de la "doctrine" ou "jurisprudence Mitterrand", l'engagement de l'ancien président de la République, pris en 1985, de ne pas extrader ces personnes à condition qu'elles renoncent à la violence, excluant toutefois les auteurs de crimes de sang. Cet usage non écrit a tenu jusqu'en août 2002, lorsqu'une première extradition a frappé l'un de ses bénéficiaires, Paolo Persichetti.
   Interrogé jeudi par l'AFP, l'ancien activiste Oreste Scalzone, rentré en février en Italie après plus de vingt ans passés en France, a dénoncé une arrestation "lamentable et glauque pour des faits qui remontent à des décennies".
   Cet ancien dirigeant des Comités communistes révolutionnaires et du groupe Pouvoir ouvrier, rentré en Italie après la prescription des crimes pour lesquels il avait été condamné en 1983, a dit espérer du président français Nicolas Sarkozy "une certaine grandeur" consistant à refuser l'extradition de Marina Petrella.
   M. Scalzone a en revanche dénoncé "le cynisme abject" du président du Conseil italien Romano Prodi, qui a salué une "opération brillante".

Publié dans orestescalzonefrance

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